Interview
du 8 décembre 2003
Propos
recueillis par Maryline Richer
Depuis longtemps, nos
internautes nous demandaient des infos concernant le discret Frédéric Van Den Driessche.
L'avant-première de "Lagardère"
fut l'occasion de le rencontrer et de l'accueillir dans notre Cité des artistes.
Dans cette nouvelle
adaptation d'Henri Helman, Frédéric interprète le célèbre Duc de Nevers dont
on connaît la fin tragique. En voyant ce film dont la mise en scène est
irréprochable, on n'a qu'un seul regret, la disparition trop rapide de ce
personnage. On aurait tellement envie de le laisser vivre quelques minutes de plus, pour le plaisir du téléspectateur
et pour la
qualité de jeu de l'acteur !
Frédéric Van den Driessche est
tellement à l'aise dans tous les rôles... Ce n'est pas un hasard si 7 millions
de téléspectateurs suivent les aventures de "Louis Page", ce prêtre itinérant
qu'il incarne si merveilleusement bien depuis 7 ans sur France 2. L'occasion de
rappeler que "Louis Page" a reçu en 2003 le prix de la meilleure série de
l'année au festival de fiction de Saint-Tropez... Une série qui n'empêche
nullement le comédien de tourner d'autres films, dans les rôles les plus variés. C'est ça, être acteur !!!
Comment avez-vous été choisi
pour le rôle du Duc de Nevers ?
- J'ai rencontré Henri Helman
lors d'une projection. Il m'a d'abord demandé si j'avais déjà fait de l'escrime
et si je savais monter à cheval. Comme la réponse était oui, il m'a alors parlé
d'un film de cape et d'épée... Bien sûr, j'étais très enthousiaste. Et quand
j'ai su qu'il pensait à moi pour le Duc de Nevers, j'ai immédiatement dit oui !
C'est un
rôle magnifique que j'ai adoré jouer... Le genre de rôle que tout acteur rêve
d'interpréter au moins une fois dans sa vie !
En voyant le film,
qu'avez-vous pensé de votre rôle ?
- Le personnage
disparaît effectivement assez vite dans l'histoire, mais sa présence est très marquante. J'en
suis ravi. Dans la
version de Canal +, plusieurs scènes ont été coupées. Dans celle de France 2, le
duc de Nevers sera davantage présent.
Vous aviez déjà fait de
l'escrime ?
- Lorsque j'étais gosse, j'ai
fait du fleuret pendant 5 ans. J'avais donc déjà quelques bases. Plus tard, au
théâtre, j'ai eu l'occasion de jouer quelques scènes d'escrime, entre autres
dans "le Capitaine Fracasse".
Quel souvenir gardez-vous du
tournage de "Lagardère" ?
- Un tournage très
sympathique... Pour ma part, j'ai tourné pendant 15 jours. Je connaissais déjà
la plupart des acteurs et l'entente était très bonne avec toute l'équipe...
C'est un excellent souvenir.
Comment vous est venue
l'envie d'être comédien ?
- J'étais un enfant assez
solitaire et je passais beaucoup de temps devant la télé. En regardant "Belle et
Sébastien", je rêvais d'être à la place de Mehdi... Je l'ai rencontré pas
mal d'années plus tard. Je jouais "Madame sans Gêne" et il était venu voir la pièce.
Bien sûr, je n'ai pas pu m'empêcher de lui dire que si j'étais là, c'était, en
grande partie, grâce
à lui !
Comme beaucoup d'acteurs,
vous avez une formation classique...
- Oui, j'habitais le nord de la
France et à 17 ans, je suis entré au Conservatoire de Lille où l'on m'a convaincu de "monter" à Paris. Après 3 années au Conservatoire de Paris, je
suis entré à la Comédie Française. J'ai fait mes débuts sur scène, au Théâtre Hébertot, dans une pièce mise en scène par Pierre Mondy :
"Ardèle".
Est-ce que les cours de
comédie vous ont beaucoup aidé ?
- Oui ! J'y ai appris toute la
technique vocale, la respiration, comment savoir découper un texte... En
revanche, la comédie est avant tout une école de vie et par la suite, j'ai
surtout appris par la pratique.
Si vous deviez conseiller un
jeune qui souhaite devenir comédien, lui conseilleriez-vous de prendre des
cours ?
- Oui, mais pas n'importe
lequel. Les cours d'art dramatique ne sont pas tous sérieux. Il faut donc être
très vigilant et savoir trouver le bon cours, le bon prof !
Depuis plusieurs années,
vous incarnez "Louis Page"
qui est devenu, sans aucun doute, le prêtre le plus célèbre du petit écran...
Est-ce un choix ?
- C'est un personnage que
j'aime beaucoup et il n'y a aucune monotonie dans la série. Pour chaque épisode,
nous changeons de réalisateur, d'auteur, d'acteurs, d'univers... J'ai
l'impression de tourner un nouveau film à chaque fois. Je n'en suis donc pas du
tout lassé. Nous tournons en moyenne 3 épisodes par an. Cela me laisse du temps
pour tourner parallèlement d'autres films et ne pas rester scotché dans le rôle
du prêtre.
Comment vous a t-on choisi
pour ce rôle de Louis Page ?
- Ce qui est curieux, c'est que
vers l'âge de douze ans, j'allais souvent dans les églises... Je rêvais
tellement de devenir acteur que je priais pour que mon voeu se réalise !!! Tout
au long de ma vie, la religion m'a poursuivi. A Lille, j'ai
suivi des cours d'Arts déco dans une école tenue par des frères. Lorsque j'en
suis parti, on m'a dit : "Les portes du noviciat te seront toujours ouvertes"...
Je n'avais bien sûr aucune intention d'être prêtre, mais avant "Louis Page", on m'avait déjà confié le rôle d'un pasteur. Pour
"Louis Page" on m'a convaincu que je correspondais au rôle. C'est un personnage
que je vis plutôt bien car il essaie de venir en aide aux autres mais il ne
règle pas tout. Il est lui-même parfois bouleversé dans ses certitudes, ce qui
le rend intéressant. Je l'aime beaucoup mais j'ai un réel besoin d'alterner avec des rôles très différents.
C'est votre premier rôle
récurrent ?
- Oui !
Comment voyez-vous
l'évolution de la série ?
- Dans les prochains épisodes,
nous allons privilégier des sujets plus délicats comme la pédophilie ou
l'homosexualité chez les prêtres. Louis Page va être amené à défendre un prêtre homo
interprété par Anthony Delon. Il en
sortira brisé par cette histoire.
Seriez-vous prêt à accepter
un autre rôle récurrent si on vous le proposait ?
- Oui, à condition que le rôle
et le scénario me plaisent !!!
Cette année, vous avez aussi tourné dans
"Sissi", aux côtés d'Arielle Dombasle...
- Oui, le film devrait être
diffusé prochainement sur France 2. J'interprète François-Joseph, empereur et
mari de Sissi... Un homme malheureux, à l'opposé du flamboyant Duc de Nevers.
Comment s'est passée la
rencontre avec Arielle Dombasle ?
- C'est une femme à la fois
étrange et attachante.
Cette version de "Sissi"
sera t-elle très différente des précédentes ?
- Oui... C'est l'intérêt de
faire de nouvelles adaptations et je pense que celle-ci, réalisée par
Jean-Daniel Verhaeghe, est très bien réussie.
Avant "Lagardère" et "Sissi",
aviez-vous déjà tourné des
films d'époque ?
- Oui, un film pour France 3,
qui s'appelait "Moi, Antoine Thonens, roi de
Patagonie" réalisé par Stéphane Kurk avec Omar Shariff. J'interprétais le rôle
d'Antoine. Nous avions tourné ce film en Argentine et c'est l'un de mes films
préférés.
Parmi tous vos rôles,
avez-vous d'autres préférences ?
- J'ai beaucoup d'affection
pour "Louis Page" bien sûr ! Je suis également certain que le Duc de Nevers
restera parmi mes préférés.
Quels sont vos projets ?
- En février, je vais jouer le
rôle de Napoléon III dans un film de Josée Dayan "La Castiglione". Le tournage
aura lieu à Rome et Jeanne Moreau fait, entre autres, partie du casting.
Nous aurons certainement
l'occasion de reparler prochainement de tous vos projets... mais d'ici là,
rendez-vous dans "Lagardère"...
Propos recueillis par MARYLINE
RICHER
Interview du 8 décembre 2003 pour
www.citeartistes.com
(Reproduction
interdite)