Interview du 2 juin 2003
Propos recueillis par Maryline
Richer
Abonné au grandes sagas,
Philippe Caroit a les yeux encore plus
clairs que l'océan et sera une nouvelle fois l'un des séducteurs de l'été. Après
"Les grandes marées" de Jean Sagols, "Tramontane"
et "Méditerranée"
d' Henri Helman, Philippe Caroit est l'un des principaux acteurs de la nouvelle
série de Didier Albert "Le
Bleu de l'Océan". Il faut dire qu'il
incarne à merveille ces personnages en demi-teinte, mi-ange, mi-démon. Dans "Le
Bleu de l'Océan", il joue Clément, artiste-peintre, marié et père de 3 enfants.
En pleine crise conjugale avec Mathilde (Alexandra
Vandernoot), il tombe amoureux de Talia
(Claire Borotra)...
Une histoire pleine de rebondissements, comme la France les aime, avec son lot
de joies, de peines, de bonheurs et de trahisons. Mais si la popularité de
Philippe Caroit n'a fait que grandir au rythme des feuilletons, il est bon de
rappeler que l'acteur se partage équitablement entre le Cinéma, la Télévision
mais aussi le Théâtre. Il y a fait ses premières armes en 1980. Puis,
rappelez-vous : En 1982, au Palais des Sports de Paris, il se fait remarquer du
grand public en incarnant Jésus dans la pièce "Un homme nommé Jésus", mise en
scène par Robert Hossein. L'année dernière, il était en tournée avec "La
Locandiera" mise en scène par Jean-Claude Brialy et un retour sur les planches
s'annonce pour la rentrée...
Nous venons de voir en
avant-première les deux premiers épisodes du "Bleu
de l'Océan". Quel souvenir gardez-vous de ce tournage ?
- Un très bon souvenir ! Une
région magnifique, une ambiance formidable, aucune jalousie, aucune rivalité, un
vrai travail d'équipe !
Que pensez-vous de l'impact
de ces grandes séries ?
- Elles ont un impact
phénoménal. J'ai toujours été surpris par le nombre de téléspectateurs qui
suivent ces séries diffusées en plein été. J'ai également pu me rendre compte
que ces feuilletons dits "populaires" étaient regardés par des gens de milieux
sociaux très différents.
Ce n'est pas la première
fois que vous jouez avec
Alexandra Vandernoot
...
- C'est le 5ème film que je
tourne avec elle. C'est formidable car on se connaît bien et notre complicité
permet de gagner du temps.
Et que pensez-vous de
Claire Borotra
, l'héroïne ?
- Elle s'est donnée à fond pour
ce rôle. Pendant toute la durée du tournage, elle est restée très concentrée sur
son travail.
Vous êtes un habitué du
petit écran. Est-ce un handicap pour le Cinéma ?
- Oui, un énorme handicap.
Mais j'adore travailler... et je préfère tourner dans de bons téléfilms que dans
de
mauvais films au Cinéma.
Avez-vous une préférence
entre le théâtre et la télévision ?
- J'ai une préférence pour
l'image car on ne joue jamais la même scène et cela ne provoque aucune
lassitude, alors qu'au théâtre...
Au Théâtre, vous avez déjà
ressenti une forme de lassitude ?
- Oui, en jouant pendant deux
ans le même rôle, on se lasse forcément à un moment ou un autre. J'aime
le théâtre, mais à une condition : ne pas jouer une pièce aussi longtemps.
Qu'est-ce qui vous plait au
théâtre ?
- Faire rire le public est
quelque chose de très jouissif. Le Théâtre présente un autre avantage, celui de pouvoir s'améliorer au fil des représentations alors qu'à la télé ou au
Cinéma, quand la scène est jouée, on ne peut plus la refaire.
Vous avez joué dans "Les
Boeufs-carottes" pendant 7 ans. Commenciez-vous, tout comme au théâtre, à vous lasser
de votre personnage ?
- Non, pas du tout ! Nous n'en
avons tourné que 9 en 7 ans. De plus, avoir Jean Rochefort comme co-équipier,
c'était merveilleux.
Et accepteriez-vous de jouer
un autre personnage récurrent ?
- Tout dépend du rythme de la
série. Je n'ai pas envie de tourner 6 épisodes par an et d'être scotché à un
rôle.
Avez-vous une préférence
pour certains rôles ?
- J'aime les rôles nuancés.
Hélas, les rôles de composition se font de plus en plus rares car la plupart des
réalisateurs recherchent les acteurs qui se rapprochent le plus possible de
leurs personnages.
Et votre premier film, quel
souvenir en gardez-vous ?
- C'était un film pour le Cinéma : "La Femme de l'Aviateur" en 1980. Je débutais, j'était
très timide et j'avais le trac... Heureusement j'avais la chance d'être dirigé
par Eric Rohmer, très timide lui aussi. Sa timidité m'a d'ailleurs beaucoup aidé.
Quel conseil donneriez-vous
à un jeune qui souhaite devenir comédien ?
- Je lui conseillerais d'aller
à l'école la plus proche, en guise de test, et de ne pas hésiter à changer de
cours jusqu'à ce qu'il trouve le bon prof.
Vous-même, avez-vous pris
des cours ?
- Oui, j'ai suivi les cours du
Conservatoire de Montpellier.
Ca vous a beaucoup apporté ?
- Oui, le comédien a besoin de
travailler sinon il s'endort. Les cours permettent d'établir un véritable travail en
profondeur.
Comment vous est venue
l'envie de devenir acteur ?
- J'ai toujours été passionné
par la Comédie, mais au début je faisais ça en amateur. Je me destinais à une
carrière de médecin et au bout de 5 ans d'études, j'ai décidé de prendre une
année sabbatique pour me consacrer davantage à la comédie... Finalement, je n'ai
jamais repris mes études de médecine.
Parmi tous les rôles que
vous avez joués, quels sont ceux qui vous ont le plus marqué ?
- "Johnny Monroe" en 1987,
C'était une véritable aventure humaine... Au théâtre, le rôle de Jésus. C'est un
personnage qui a sensibilisé le public.
Avez-vous une préférence
pour un style de rôles ?
- J'aime les rôles nuancés.
Hélas, les rôles de composition se font de plus en plus rares car la plupart des
réalisateurs recherchent les acteurs qui se rapprochent le plus possible de
leurs personnages.
Avez-vous des metteurs en
scène attitrés ?
- Non, je ne dépends d'aucun "groupe", mais certains réalisateurs sont fidèles, comme par exemple,
Henri Helman avec qui
j'ai tourné successivement deux séries d'été.
Quels sont vos projets ?
- Une nouvelle pièce de théâtre
"Accords parfaits", mise en scène par Anne Bourgeois, que je vais jouer la
saison prochaine avec Caroline Tresca.
A très bientôt !