OLIVIER SITRUK
PHOTO M6
Interview du 8 novembre 2006
Propos
recueillis par Maryline Richer
Entre Cinéma, théâtre et
télévision, depuis plus de dix ans, Olivier Sitruk enchaîne les rôles les plus
diversifiés. Des personnages ambigus, des histoires romanesques, des thrillers,
des sagas d'époque... Comique ou dramatique, il peut tout jouer !!! Ce n'est
donc pas un hasard s'il a été choisi pour incarner les deux héros d'une
même série. Rappelez-vous, il y a tout juste deux ans, la première saison de
"Jeff et Léo" débarquait sur M6 et remportait un vif succès. Bien sûr, vous
attendez la suite... Et ça tombe bien ! Une deuxième saison, encore plus
mystérieuse et pleine de surprises, démarre le 15 novembre. C'est l'occasion de
retrouver Olivier Sitruk pour nous parler de cette aventure...
Comment est arrivé ce projet
?
- Par M6. La chaîne m'avait
déjà contacté auparavant pour un autre projet mais à l'époque, je ne me sentais pas prêt
pour un rôle récurrent. Puis le
projet de "Jeff et Léo" est arrivé. Dès la lecture du scénario, j'ai été séduit
par l'écriture beaucoup moins conventionnelle que les scénarii de séries que
j'avais pu lire jusque là. L'idée de jouer deux personnages était très
excitante et les enquêtes intéressantes. J'ai tout de suite aimé le concept et
j'ai vraiment plongé avec bonheur dans cette aventure.
Entre Jeff et Léo, quel
personnage était le plus difficile à jouer ?
- La difficulté repose surtout
dans l'exploit physique. C'est assez épuisant de jouer deux personnages. Etant
présent dans toutes les scènes, il n'y a aucun répit. Ce genre de tournage
demande beaucoup de concentration. Jeff étant plus proche de moi, je l'ai plus
facilement trouvé. Léo était plus difficile à construire, mais comme dans n'importe quel
rôle de composition, c'est le plus passionnant. Olivier Guignard, le réalisateur, m'a fait entièrement confiance et m'a
laissé une grande liberté de jeu. Pendant la période des tournages, je
jouais aussi au théâtre. J'étais donc le soir sur scène et toute la journée, sur
le plateau.
Pas trop stressant ?
- Non, car j'adore mon métier.
C'est un bonheur de jouer. Par conséquent, je ne ressens pas la fatigue... Si
fatigue, il y a !
Dans cette nouvelle saison,
on découvre une petite fille, Coralie interprétée par Antonia Desplat. Comment
se sont passés les tournages avec elle ?
- Très bien. J'adore les
enfants ! Au fur et
à mesure que l'histoire évolue, notre relation devient de plus en plus sympa.
Antonia amène beaucoup d'humour et d'émotion aux scènes. Pour elle, "Jeff et
Léo" était une première expérience et je crois qu'elle s'est beaucoup amusée sur
le tournage.
Vu le succès de la première
saison et la belle continuité de cette deuxième saison... Peut-on espérer que les
aventures de "Jeff et Léo" vont se poursuivre encore longtemps ?
- La série me plaît beaucoup...
Si la qualité d'écriture est la même, je serais volontiers au rendez-vous d'une
3ème saison. Après ? On verra...
Aucune préférence entre le
Cinéma et la télé ? Ou pour un type de rôle ?
- Non. Depuis que je fais ce métier, j'ai eu la chance de tourner autant pour le Cinéma
que pour la télé. C'est plutôt l'état dans lequel je me trouve qui détermine les
personnages que je vais jouer. Après "L'Appât" de Tavernier, où je jouais un juif du
Sentier, j'avais un peu peur d'être catalogué et enfermé dans ce type de rôle.
La télévision m'a permis de diversifier les expériences. J'ai souvent eu des
personnages ambigus, mais rarement très méchants. J'ai pris beaucoup de plaisir
à jouer l'abbé Mauvel dans "La Volière aux enfants" diffusé récemment sur France
2 et j'aimerais bien un jour qu'on me propose un vrai méchant, un personnage
très sombre. J'ai aussi joué pas mal de films d'époque. C'est toujours très
jouissif de jouer en costumes... C'est le rêve de tous les gosses. Le réalisateur tient également une place importante
dans mes choix. Il y en a certains avec qui j'ai beaucoup travaillé comme François Luciani, Arnaud
Sélignac, Steve Suissa... Ce sont des gens que j'aime et en qui j'ai une totale
confiance. S'ils m'appellent pour me proposer un rôle, je suis capable
d'accepter avant même de lire le scénario. Avec François Luciani, je viens de
tourner une mini-série sur le communisme : "Les Camarades" pour France 2.
François est quelqu'un avec qui j'aime
beaucoup travailler. Mais il y a aussi beaucoup de gens dont j'apprécie le travail et
avec qui j'aimerais tourner, comme Alain Tasma par exemple.
Qu'est-ce qui a déclenché cette
envie d'être comédien ? Est-ce un rêve de gosse?
- Non. Le vrai déclic s'est
produit un peu plus tard, au collège. La prof de français donnait des cours de
théâtre et avait tendance à privilégier ceux qui étaient inscrits... Par
exemple, on bénéficiait d'heures de français en moins !!! Et voilà la vraie raison qui, au départ, m'a dirigé vers la comédie, sans ambition aucune. Mais
j'y ai pris goût tout de suite. Déjà, auparavant, j'adorais raconter des
histoires, à l'instar de mon père qui racontait et raconte toujours beaucoup
d'histoires drôles. Ensuite, il y a eu une rencontre prépondérante, avec
Jean-Luc Boutté qui était sociétaire de la Comédie Française. Il était le frère
d'un ami de mes parents et à l'époque, c'était la seule personne que je connaissais dans
le métier. J'avais 15 ans quand il m'a conseillé d'aller au Conservatoire
de région. Il a également réussi à convaincre mes parents. Je lui dois beaucoup...
C'est un peu mon ange gardien ! Plus tard, je suis monté à Paris où je suis
entré dans l'école de Claude Mathieu. Petite anecdote, c'est
Bruno Wolkowitch qui me préparait au concours d'entrée au
Conservatoire. J'ai raté le concours deux années de suite, et la 3ème année, il
m'a dit : "Débrouille-toi tout seul" et j'ai été reçu !
Comment se sont passées ces
années de Conservatoire ?
- Très bien. J'y ai énormément
appris en travaillant les classiques, en répétant et en jouant le plus possible.
Toutes ces années de cours m'ont appris à mieux me connaître et j'y ai
aussi fait plein de rencontres. C'est un métier où l'on ne peut pas travailler
seul. D'où l'importance de monter des troupes, de former des équipes. Les gens
qui passent par le Conservatoire sont forcément attirés eux aussi par la Comédie
et tôt ou tard, on les retrouve... J'aime les contacts et j'attache beaucoup
d'importance à l'amitié.
A part "Jeff et Léo", y a
t-il d'autres projets dans l'air ?
- Dans l'immédiat, non. J'ai
beaucoup travaillé au cours des deux dernières années et je songe à
prendre un peu de vacances. Mais à partir de mars 2007, je vais partir en tournée
dans toute la France avec la pièce : "Pieds nus dans le parc". J'ai aussi en projet un long métrage
d'Eric Delcourt.
D'ici là, retour sur M6
avec Jeff et Léo...
Propos recueillis par Maryline
Richer
Interview du 8 novembre 2006 pour
www.citeartistes.com
(Reproduction interdite)
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