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INTERVIEW
26 JUIN 2002
© Photo TF1
Josy Bernard
Films et séries avec
Bernard Yerlès
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Le fantôme du lac Interview du 26 Juin 2002 Propos recueillis par Maryline Richer
Près de 10 millions de
téléspectateurs ont en mémoire "Les Coeurs brûlés", série dans laquelle Josy
Bernard incarnait Patricia, fille de Mireille Darc et de Pierre Vaneck. Pourtant, si c'est par la télé
que la comédienne a connu le succès, ce sont apparemment ses expériences au
Théâtre qui lui laissent les meilleurs souvenirs. Un retour sur les planches est
d'ailleurs prévu début 2003, ce qui n'est pas pour déplaire à l'actrice qui au cours de
ces derniers mois, avait quelque peu délaissé sa carrière afin de se consacrer à
son plus beau chef d'oeuvre, une jolie petite fille qui répond au doux prénom de
Mae. La plupart des gens vous ont
découverte dans "Les Coeurs brûlés", une série qui a connu un
énorme succès, au milieu d'une superbe distribution.
Vous incarniez la fille de Mireille Darc et de
Pierre Vaneck, la nièce de Michel Duchaussoy, la soeur de Pierre Cosso...
Pouvez-vous nous parler de cette expérience qui vous a véritablement révélée au grand
public ? - C'est vrai que j'étais très
enthousiaste de cette aventure à l'époque. C'était pour moi le premier rôle
important à la télé. Cette série a connu un énorme succès et deux ans
plus tard, on a tourné la suite : "Les Yeux d'Hélène". J'étais ravie
de retrouver toute l'équipe. Nous avons passé deux fois six mois sur la Côte d'Azur, dans des
endroits sauvages. C'était fantastique. J'étais très fière
de tourner avec tous ces comédiens, particulièrement Michel Duchaussoy pour qui j'ai
beaucoup d'admiration. En revanche, l'impact de la série a presque fermé les
désirs des metteurs en scène de Cinéma. J'étais trop marquée par ce personnage.
Depuis, j'ai reçu moins de propositions pour le Cinéma et ma carrière a dévié
vers la télé. D'ailleurs, en même temps que
"Les Coeurs brûlés", vous tourniez dans "Catherine Courage" où
vous aviez aussi
un rôle important... - Oui, j'avais le deuxième rôle
féminin. Le scénario était parfait. Jacques Ertaud, le metteur en scène", était
emporté, romanesque. Les costumes, Prague... Tout m'a séduit... et Florence Thomassin,
l'héroïne, est devenue une véritable amie. Comment vous est venue l'envie de
devenir comédienne ? Etait-ce un rêve de petite fille ? - Non, pas du tout ! Quand
j'étais enfant et que je voyais des films, pour moi, ce n'était que
du rêve. Je ne songeais même pas que les personnages étaient des acteurs.
C'était des personnages, un point c'est tout. J'ai fait deux années de droit, je voulais devenir avocate.
La
comédie m'a déroutée de mon "droit" chemin ! J'avais à l'époque un ami qui
faisait du théâtre. Je suis allée le voir jouer et ça m'a donné envie d'essayer, mais sans aucune ambition, un peu par
curiosité... Et puis, il y a eu le déclic. Le goût de la liberté d'être, de
l'imaginaire, des horizons variés. J'ai laissé tomber mes
études d'avocate, chose que je ne regrette pas. J'aurais eu beaucoup de mal à défendre les
salopards ! Je suis montée à Paris, comme on dit. Pour gagner ma vie, je faisais des
défilés de
mode et je me suis inscrite aux cours de Véra Gregh, une prof exceptionnelle.
Aujourd'hui, je regrette de ne pas avoir su profiter pleinement de toute son
expérience, de toute sa force, de toute sa générosité. A certains moments, avez-vous eu
d'autres envies, des attirances vers d'autres métiers, à part la Comédie et le
métier d'avocate ? - J'aurais beaucoup aimé travailler
avec les animaux ou être une Camille Claudel, mais je n'ai aucun talent pour ça.
J'aime l'art sous toutes ses formes, peinture, sculpture, architecture... Je vais
régulièrement à des
expos. Pourtant, paradoxalement, je rêve parfois de faire un "métier normal". Est-ce que les cours ont été
d'une grande importance pour votre carrière de comédienne ? - Aux cours, on apprend la
technique et on découvre des auteurs. C'est enrichissant, mais ce ne sont pas
les cours qui donnent le talent et la chance. Je crois davantage aux expériences de
la vie. Gober les instants, happer les moments... Tout comme les enfants
d'ailleurs. Leur jeu est spontané. Quand on joue, on ne pense pas... C'est sans
doute ça, la clé du miracle. Quel souvenir gardez-vous de
votre tout premier
rôle ? - C'était dans "Roméo et
Juliette". A l'époque, je ne me sentais pas prête et je ne voulais pas
auditionner. Pourtant, j'ai été choisie et c'était finalement une belle chance
de pouvoir commencer comme ça ! D'ailleurs, je suis restée amie avec plusieurs
acteurs de la pièce. Certains ont laissé tomber la Comédie, mais notre amitié est restée intacte
et durable. Vous semblez affectionner tout
particulièrement vos rôles au Théâtre... - J'adore le Théâtre... J'ai joué de jolies pièces, de styles très
différents. Ce sont mes meilleurs souvenirs de travail. Par exemple, à Genève, il y a deux
ans, où je jouais le rôle principal de "5ème avec ascenseur", l'histoire d'une
biographe qui découvre l'amour avec son voisin de palier, un grand
auteur. Je ne sortais pas du plateau et c'était excitant de danger. J'ai enchaîné avec "Le malade imaginaire" aux côtés de Jean-Claude Dreyfus. Nous sommes devenus amis.
J'adore sa folie, sa démesure, sa grandeur de vivre. Tout est grand avec lui,
comme lui d'ailleurs ! Et au Cinéma, pouvez-vous nous
parler de votre première expérience ? - Un petit rôle dans
"Mauvais Garçon".
J'étais la première fiancée de Bruno Wolkowitch qui lui, avait le rôle
principal. J'avais une très jolie scène avec lui, au tout début de l'histoire. A sa
sortie de prison, il me retrouvait dans les bras d'un autre et décidait de
me quitter. Cette scène de
rupture devait être très crédible puisqu'à partir de ce moment, sa vie basculait Nous avons pris
du temps pour filmer cette scène, chose plus difficile en télé. Jacques Bral, le
réalisateur, avait laissé s'installer une atmosphère lourde avant
le tournage. Il m'avait isolée, dans le but de créer ce sentiment de vide, quand
la vie bascule et qu'on ne sait pas vers quoi. C'était intéressant comme
approche. Bruno Wolkowitch, votre "fiancé
fugitif", vient d'ailleurs régulièrement sur "citeartistes.com". Quel souvenir
avez-vous gardé de
lui ? - Quelqu'un de très doux,
patient, consciencieux. Et parmi tous les films que
vous avez tournés, avez-vous d'autres préférences ? - Les tournages avec Jacques
Ertaud : "Soleil d'automne", "Catherine Courage"... "Pour l'amour des autres"
de Planchon, "L'amour à vif" de Jean-Pierre Améris... Il y a aussi "Cavalcades"
un film pour le Cinéma que j'ai tourné il y a deux ans. Ce film n'a pas encore
été distribué en France, mais il a participé à un certain nombre de festivals
aux Etats-Unis où il suscite pas mal d'engouement. C'était un tournage
"sauvage", pas d'argent, que du coeur et de l'impro... et puis la série "25
Degrés Sud", pour deux raisons... J'ai pris beaucoup de
plaisir à incarner une méchante et j'ai passé plusieurs mois en Afrique ! Le
pied ! Moi
qui rêvait d'animaux, je me suis gavée de safaris. L'Afrique, c'est les tripes.
C'est fort, c'est viscéral, pas de chi-chi ou de flon-flon. Et le tournage ? - Super, mais dangereux... Je me souviens de la
scène ou Marie est attaquée par un lion. Je pense que c'était l'une
des scènes les plus dangereuses... Pouvez-vous nous raconter ? Pendant les tournages, toutes les
précautions étaient prises. Il y avait les dresseurs d'animaux. C'était assez rassurant. Pour la scène du lion, par exemple, qui était
interprétée par Isabelle Gayrard et Laurence Marion, je n'étais pas là, mais je
sais que juste avant le tournage, le lion qui était bien sûr dressé, avait été
par précaution, gavé de nourriture. Mais le danger, c'était plutôt en dehors du tournage... Nous ne pouvions pas restés enfermés les jours de repos.
Lorsqu'on sortait, il fallait être vigilant. Mais ça reste pour moi une expérience
fantastique. Même si le racisme est hélas encore très présent dans ce pays, j'ai
adoré l'Afrique pour l'aventure, l'inconnu, les rencontres que j'y ai faites et
la puissance qui s'y dégage... Et puis les safaris,
la cruauté de la nature... Deux
lionnes et leurs lionceaux en train de dévorer un zèbre, c'est à la fois
impressionnant et fascinant, tout comme le survol du pays en petit avion. Il y a
quelque chose de sacré dans cette terre que je respecte. Et ce rôle de méchante ? - C'était jouissif. Elsa, mon personnage, est
une méchante, avec ses raisons, bonnes et mauvaises. D'ailleurs, si j'avais eu à choisir, j'aurais préféré qu' Elsa reste
méchante jusqu'à la fin ! Jouer les tendres nécessite un scénario béton, sinon
on tombe dans le mielleux et je déteste ça. Ou alors il faut un métier que je
n'ai pas encore acquis. Est-ce qu'il y a un type de
rôle qu'on ne vous a jamais proposé et que vous aimeriez interpréter ? - Plein, heureusement ! Une
muette par exemple. J'adorerais ! Et une prostituée... Il y a quelque chose de
touchant et de terrorisant dans ces vies gâchées. Et un personnage réel, ça met
une vraie pression d'être le "porte-parole" d'une vie riche. Comme j'adore Salvador Dali, j'aimerais jouer le rôle de Gala, son épouse... une femme
pas tendre de ce que je crois en savoir ! Que pensez-vous de la télé-réalité ? - Vous voulez dire les souris de
laboratoire... Ca entretient le voyeurisme et je n'aime pas ce que le voyeurisme
engendre. Au delà de cette mode, j'aimerais que les décideurs prennent davantage
de risques. L'audimat est un moteur qui peut marcher au super et c'est bien
connu, ce qui est beau ne brille pas forcément. Quels sont vos projets à
présent ? - Donner le meilleur de moi-même
à ma fille et reprendre le chemin de l'école buissonnière, c'est-à-dire la
Comédie. Je remonte
sur les planches à partir de janvier 2003. Les répétitions doivent commencer en
octobre mais d'ici là, je vous donnerais davantage de détails. Avec plaisir ! Nos
internautes seront sûrement ravis d'aller vous applaudir. Propos recueillis par Maryline Richer
Interview du 26 Juin 2002 pour
www.citeartistes.com
(REPRODUCTION INTERDITE)
Retrouvez Josy Bernard dans la série d'été de TF1 : "LE
MAITRE DU ZODIAQUE"
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