Souvenez-vous ! Lors de sa première visite dans la cité des
artistes, nous avions fait un tour d'horizon de la carrière de
Bruno Madinier
:
ses débuts, ses tournages, sa passion pour le théâtre... C'était en 2003 et pour
lui, la fin d'une époque, celle de "Cordier juge et flic". Bruno nous avait
alors confié son souhait de diversifier les rôles... Depuis, nous vous
avons régulièrement parlé de son actualité, toujours bien remplie. L'acteur a
enchaîné, rappelons-le, deux pièces à succès : "L'Amour est enfant de salaud" de
septembre 2003 à juin 2004 et "Le Miroir" en 2005. Sans oublier pour la
télévision le succès de l'été 2005 "Dolmen". Alterner la scène et les tournages,
c'est le rêve de tout comédien. Avant de repartir vers une nouvelle aventure,
Bruno vient nous parler des deux nouveaux téléfilms qu'il a tournés en 2006 et
que vous verrez début 2007, l'un sur TF1, l'autre sur France 2.
Dans "La
Tempête", ton
personnage, Thomas, est particulièrement éloigné de ta personnalité. Qu'est-ce
qui t'a plu dans ce rôle ?
- J’ai
aimé son côté « taiseux ». C’est un personnage qui parle très peu, qui cache une
douleur enfouie et qui est devenu complètement renfermé sur lui-même. La
rencontre avec Julia lui donne l’occasion de s’ouvrir à nouveau au monde, non
sans heurts. Bertrand Arthuis nous a dirigés, Astrid Veillon et moi, avec
beaucoup de doigté et de sensibilité.
As-tu une préférence
pour les rôles de composition comme celui-ci ?
- A
partir du moment où je choisis un rôle, je m’investis dedans et donc je l’aime.
Ce que j’aime c’est la diversité des rôles … c’est de passer de l’Hamish
hurluberlu de « L’amour est Enfant de Salaud », au Lucas Fersen sarcastique de
« Dolmen », ou au docteur Hyman dans « Le Miroir », personnage profond et
empathique qui essaye de dénouer les névroses. C’est vrai que j’ai au de la
chance cette année de tourner deux personnages très différents : Thomas dans
« La Tempête » , ancien architecte qui tente d’oublier une blessure en se
coupant du monde et en buvant ; Alain Mercier dans « Premier Suspect »,
personnage ambigu qui est accusé du meurtre de son ex-femme.
Quel souvenir gardes-tu
de la tempête 1999 dont est inspiré le film ?
- J’étais
en route vers Annecy, de nuit, pour monter à la station de ski de La Clusaz. Le
vent soufflait si fort que j’avais du mal à garder mes trajectoires en
conduisant. Le copain chez qui je montais m’a averti à temps avant que je débute
la montée vers la station de ski. Il avait dû rentrer en urgence du restaurant
où il dînait pour retrouver ses enfants sans électricité… Les arbres tombaient
sur la route quand il rentrait. Nous nous sommes donc réfugiés dans un hôtel
pour la nuit. Le lendemain, le spectacle des arbres arrachés par la tempête
était apocalyptique, alors que nous n’étions pas dans la région la plus touchée.
""La
Tempête"
et "Premier suspect"
sont deux drames. N'aurais-tu pas envie à présent de rôles plus légers, comme tu
les réussis si bien au théâtre ?
-
J’ai envie de beaucoup de choses …
Oui
bien sûr, j’adorerais tourner une comédie. On m’en a proposé une pour le cinéma,
il faut le temps que cela se monte … C’est plus aléatoire.
Le projet "Dolmen 2"
semble tombé à l'eau. Est-ce que tu le regrettes ?
- Dolmen
avait provoqué un tel engouement qu’il était logique de penser à une suite.
J’aurai été ravi d’y participer tant j’avais aimé le tournage de cette série. Le
projet est arrêté, je le regrette bien sûr. Cela donne aussi l’opportunité de
passer à autre chose.
Depuis ton départ de
Cordier, est-ce qu'on t'a proposé d'autres rôles dans des séries récurrentes ?
- A la
fin de la série « Les Cordier, Juge et Flic », Telfrance (producteur de la
série) avait un projet de série avec moi « Le Juge Cassard ». Cette série ne
s’est finalement pas faite pour de multiples raisons et je suis parti sur
l’aventure Dolmen, ce que je ne regrette absolument pas étant donné la richesse
de cette aventure humaine et le succès de la série. Je ne sais pas si
aujourd’hui j’aimerais reprendre un rôle récurrent. La télévision en France
change actuellement beaucoup, influencée par toutes les excellentes séries qui
viennent des Etats-Unis : "24 Heures Chrono", "Desperate Housewifes", "Nip Tuck",
"Prison Break"… Je serais plutôt attiré par une série de ce genre en plusieurs
fois 52’ , que l’on pourrait décliner en saisons si le succès est au
rendez-vous. J’y réfléchis actuellement avec des producteurs.
Peux-tu nous parler de
ton prochain tournage ?
-
Je commence en janvier le tournage du
« Sanglot des Anges », téléfilm de 4 épisodes d’une heure et demie, réalisé par
Jacques Otmetzguine pour France 2. Ce tournage va durer quatre mois. C’est une
histoire de vengeance dans l’univers de l’Opéra. Le rôle central est tenu par ce
magnifique chanteur qu’est Ruggero Raimondi. Il y a une pléiade de rôles autour
de Ruggero. Nous serons donc toute une bande et j’adore cela. J’aurais la chance
de retrouver Ludmila Mikaël, François Marthouret, Mélanie Maudran, Charlotte
Becquin, Laurent Spielvogel avec qui j’ai déjà tourné et d ‘en découvrir
d’autres comme Marthe Keller, Marianne Basler, Malcolm Conrath, Cyril Lecomte,
Hubert Benhamdine, Julien Lambroschini … Je joue pour ma part, un commissaire de
police … Rien à voir avec l’autre personnage de flic que l’on m’a déjà confié
dans Dolmen. Celui-ci est issu d’un milieu plus populaire et va se retrouver
plongé dans un univers qui lui est complètement étranger, l’Opéra. Mon
personnage apporte une note de comédie dans cette histoire de vengeance.
As-tu déjà travaillé
avec Jacques Otmetzguine ?
- C’est
la première fois que je travaille avec le réalisateur Jacques Otmetzguine. Nous
avions depuis longtemps l’envie de travailler ensemble. Nous avions un projet
l’année dernière qui n’ a pas pu se faire. Il m’a proposé ce rôle, qui me donne
l’occasion de faire une composition … Cela m’amuse beaucoup, d’autant plus que
pratiquement toutes mes scènes sont avec Ruggero Raimondi et Ludmila Mikaël.
Jacques a réalisé des films superbes pour la télévision et pour le cinéma.
Quand on te propose un
rôle, à quoi attaches-tu le plus d'importance ? Le rôle ? le scénario ? le
réalisateur ? l'aventure humaine avec tes partenaires ?
- Un peu
tout cela. Bien entendu, d’abord le scénario et le rôle. Mais chaque film est un
projet humain différent, c’est ce qui le rend passionnant.
Est-ce plus facile de
travailler avec des gens que tu connais bien ? Ou es-tu davantage attiré par
l'inconnu et les nouvelles rencontres ?
- Les
deux : j’adore retrouver les vieux complices, par exemple c’est toujours une
joie pour moi de retrouver des acteurs qui étaient au Conservatoire en même
temps que moi. En même temps, quoi de plus merveilleux que de faire de nouvelles
rencontres… Je suis très excité de travailler avec Ruggero Raimondi, pour qui
j’ai beaucoup d’admiration.
As-tu de nouveaux
projets au théâtre ?
- Pas
pour le moment. Je cherche. J’ai très envie de remonter bientôt sur une scène.
Est-ce qu'il y a un
rôle au théâtre que tu aimerais particulièrement jouer ?
-
J’aimerai jouer un jour Cyrano de Bergerac ou Kean.
Serais-tu attiré par la
réalisation ou la mise en scène au théâtre ?
- La
réalisation non, je serai a priori plus attiré vers la mise en scène de théâtre
ou l’écriture.
Merci Bruno, rendez-vous dès le 9 janvier 2007 sur
France 2 dans
"La
Tempête", puis le 15
janvier sur TF1 dans "Premier
Suspect"... et bien sûr dans la Cité des Artistes pour nous
donner des news aussi souvent que possible. Ici, tu es toujours le bienvenu !