La Cité des Artistes

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Corinne Masiero

PHOTO : LENY STORA / PASSION FILMS / FTV

Rappel

- Le 8 septembre 2015 sur France 3, Corinne Masiero devient "Capitaine Marleau" dans un pilote de série réalisé par Josée Dayan. Un succès. La série continue.

- Depuis son rôle de "Louise Wimmer", (film sorti en 2012) qui lui a valu plusieurs prix et une nomination aux Césars, la comédienne enchaîne les tournages pour le Cinéma:  "De rouille et d'os", "Les Reines du ring", "11,6", "Discount"...

- En 2024, Corinne Masiero passe de l'autre côté de la caméra et réalise "Un Château en Espagne", téléfilm pour France 2 autour d'un sujet qui lui est cher, celui des mal-logés. Au casting, Romane Bohringer, Aïssa Maïga, Philippe Duquesne...

- Bien avant le succès, Corinne Masiero était passée par la Cité des Artistes pour nous parler de ses projets... C'était en 2010. (Voir interview ci-dessous)

 

 

 

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Interview du 13 octobre 2010

Propos recueillis par Maryline Richer

 

Si son nom ne vous est pas encore familier (du moins pas encore !), son visage ne vous est pas inconnu. Et pour cause... Le C.V de Corinne Masiero est impressionnant : Une cinquantaine de rôles au Théâtre... Et autant pour la télévision où on l'a surtout vue dans des petits rôles... Jusqu'au jour où Josée Dayan a eu la bonne idée de lui confier le rôle de Retancourt, étonnant personnage de la Collection Fred Vargas.

Mais Corinne a aussi toute une palette de rôles à son actif.  Flic ou voyouse, drôle ou méchante, aucun de ses personnages n'a pu vous laisser indifférent et souvenez-vous de quelques scènes marquantes... Dans "P.J", elle enferme Fournier alias Bruno Wolkowitch dans une cave. Il n'en sortira pas vivant...  Dans "Le Réveillon des bonnes", elle vient se présenter en haillons dans la digne famille Servan-Chabot à la recherche d'une nouvelle bonne... (Pour anecdote : dès le lendemain, un internaute nous a écrit pour demander comment se procurer "Le sketch de Corinne Masiero"... C'est peu dire !)

Pute dans "Les Bougon" mais aussi dans "Engrenages", révolutionnaire dans "Voici venir l'orage", maman furieuse dans "Equipe médicale d'urgence", concierge désordonnée dans "Quelques mots d'amour"... Tellement unique, tellement étrange... Dans "La plume empoisonnée", elle apparaît franchement suspecte aux yeux de l'inspecteur Lampion...

Vous l'avez compris ! Cette comédienne peut tout jouer... Particulièrement étonnante dans tous ces rôles ingrats dans lesquels elle apparaît plus vraie que vraie. Grâce à son patois prononcé, elle fait partie de tous les tournages du Nord de la France : "Bruay en Artois", "Moi, Louis enfant de la mine", "Les Vivants et les morts"...  Rien d'étonnant qu'aujourd'hui, le 7ème Art s'intéresse enfin à elle... C'est Cyril Menneguin qui, cette année, lui offre son premier rôle au Cinéma...  

Le film s'appelle "Louise Wimmer" et tu en as le rôle titre. C'est la première fois ?

- Oui, c'est une formidable expérience ! Nous avons tourné tout l'été entre Paris et Belfort. Je n'avais jamais joué un personnage aussi important. Je suis pratiquement présente dans toutes les scènes du film. Sur ce tournage, j'ai appris à bosser tous les jours, sans relâche, et à travailler avec beaucoup de rigueur. 

Que peux-tu nous dire de cette "Louise Wimmer" ?

-  J'ai vu les premiers montages et je suis sortie de la salle, assez impressionnée. Louise Wimmer n'est pas du tout le genre de personnage que l'on m'a proposé jusqu'à maintenant. Son histoire est particulièrement touchante. Cette nana vit dans sa bagnole depuis qu'elle a quitté son mari. Elle travaillait avec lui et du coup, elle a aussi perdu son emploi. Comme elle n'était pas déclarée, elle n'a pas droit aux allocs. C'est un très beau personnage qui malgré sa situation, essaie de garder la tête froide. Elle ne veut surtout pas faire pitié et cache la vérité à tout le monde, y compris sa fille, son ex-mari, son amant et même aux assistantes sociales.

Comment as-tu été choisie pour ce rôle ?

- A l'époque où Cyril Menneguin préparait ce premier long métrage, il est tombé par hasard, en zappant devant sa télé, sur la scène de "Sous les vents de Neptune" où j'étais dans une voiture en train de rigoler avec Jean-Hugues Anglade et Rémy Girard. Il a eu un flash. J'étais sa "Louise Wimmer". Il a attendu la fin du film pour trouver mon nom au générique. Et le lendemain, il m'a appelée pour me parler de son film et me proposer le rôle. J'étais très surprise au départ puis on s'est rencontrés. Le courant est passé tout de suite et le projet a fini par se concrétiser.  La sortie du film est prévue courant 2011.

D'ici là, on va te revoir à la télévision, notamment dans "Un Lieu incertain", le nouveau "Fred Vargas" avec toujours Josée Dayan aux commandes... Et ça aussi, c'est une belle aventure ?

- Oui, c'est le quatrième film de la Collection. J'ai beaucoup aimé les précédents mais "Un Lieu incertain" est mon préféré.

Avant de décrocher le rôle de Retancourt, connaissais-tu les romans de Fred Vargas ?

- Non, je lisais rarement des polars. Evidemment, quand j'ai su que j'allais tourner "Sous les Vents de Neptune", je me suis précipitée sur le bouquin et j'ai adoré l'univers de Fred Vargas. 

Je me souviens de notre première rencontre. C'était justement sur le tournage de "Sous les Vents de Neptune" en 2006, entre un cimetière et un vieux manoir...  Est-ce toujours aussi agréable de tourner sous la direction de Josée Dayan ?

 - Oui, c'est super ! Non seulement Josée a beaucoup de talent, mais elle aime ses acteurs. Elle nous permet de proposer des choses et avec elle, il y a un véritable dialogue.

Et avec Jean-Hugues Anglade et Jacques Spiesser, comment ça se passe ?

- On s'entend à merveille ! D'ailleurs, Josée nous a surnommé "Les Pieds Nickelés". Avec eux aussi, j'ai beaucoup appris. Les dialogues d'Aremberg sont souvent très longs et j'ai toujours été impressionnée par l'aisance de Jean-Hugues sur les tournages. Il a des tartines de textes et il est toujours aussi excellent.

L'autre jour, je t'entendais dire "J'aime être moche" ! Qu'est-ce que ça signifie pour toi ?

- La "mochitude", c'est quelque chose de vrai et qu'il faut savoir apprivoiser. On a tous en soi un côté beau et un côté moche. Ensuite, il y a ceux qui font tout pour s'embellir. Moi, je n'aime pas tricher. Les imperfections d'une personne font aussi ses charmes. Et oui, j'adore être moche, surtout à l'écran... Quand je me vois dans "Un Lieu incertain",  je suis ravie du résultat... Et tu vas voir la tronche de "Louise Wimmer" !!!

Tu fais aussi partie de l'excellente saga "Les vivants et les morts" !

- C'est juste un petit rôle mais je tenais vraiment à participer à cette aventure. Même une simple figuration, j'aurais accepté ! J'ai adoré l'histoire. C'est un milieu que je connais bien. Je suis moi-même issue d'une famille de prolos. Comme beaucoup d'immigrés italiens, mon grand-père est venu travailler dans le nord de la France, près de Douai. C'est là que  j'ai grandi et là où j'ai fait mes pires conneries d'adolescente. J'ai vraiment pris du plaisir à tourner les scènes de manifs et celles au réfectoire... Gérard Mordillat nous a laissé une grande liberté de jeu et j'adore improviser. Là, j'ai vraiment pu me lâcher... Un vrai bonheur, ce tournage !

A l'époque de "Sous les vents de Neptune" tu m'avais confié avoir débuté ta carrière assez tardivement...  Peux-tu nous rappeler ce qui a provoqué ce déclic ?

- C'est vrai ! J'avais 28 ans. Je n'avais aucune expérience du théâtre et l'idée de devenir comédienne ne m'avait jamais effleuré l'esprit. Ce jour-là, j'étais juste venue donner un coup de main à des potes qui montaient une petite pièce. Et là, ils m'ont proposé de venir faire du training avec eux. Une fois sur scène, je ne voulais plus en descendre. J'ai compris à ce moment-là que j'avais trouvé ma place. J'ai commencé à faire du théâtre de rue. La première pièce que j'ai jouée était "Le Bouc" de Fassbinder. Ce jour-là, il y avait dans la salle un metteur en scène Thierry Poquet qui m'a engagée dans une compagnie qui n'existe plus "Le Collectif Organum" qui comptait une bonne trentaine de personnes. On se produisait dans le Nord mais aussi dans des festivals, partout en Europe.  Il y a un autre metteur en scène qui a beaucoup compté pour moi, c'est Guy Alloucherie avec qui j'ai joué pendant un mois à Aubervilliers. Didier Bezace, le directeur du théâtre, a vu le spectacle et m'a ensuite proposé un rôle dans  "Feydeau Terminus". C'était en 2001. C'est là que j'ai été repérée par Dominique Varda. Elle est devenue mon agent... Depuis, j'enchaîne les rôles...

Et maintenant, quels sont tes projets ?

- Je continue à tourner dans le Nord avec deux pièces "La Cuisine d'Elvis" mise en scène par Nicolas Ory, un jeune metteur en scène, lui aussi originaire du Nord. Et je joue aussi Bernarda dans "Le cauchemar de Bernarda" adaptation de la pièce de Lorca "La Maison de Bernarda", mise en scène par Sophie Bourdon. A partir de décembre, je vais tourner à Toulouse un autre film pour le Cinéma "Le Sens de nos peines" d'un jeune réalisateur, Stéphane Cazes dont c'est également le premier long métrage. Cette fois, l'action se situe dans une prison de femmes. J'ai aussi en projet  "Les Putes" (Oui, encore !) une pièce que la comédienne Marie Denarnaud est en train de monter. Je suis ravie à l'idée de retravailler avec elle. Nous avions déjà eu l'occasion de jouer ensemble dans "Le Réveillon des bonnes" et on s'est retrouvées avec plaisir dans "Les Vivants et les morts". Je l'aime beaucoup. C'est une actrice formidable. 

Je sais qu'un autre projet te tient très à coeur, c'est une association en cours de création qui s'appelle "Acteurs en Nord" dont le but est de défendre les acteurs habitant le Nord de la France...

- Oui, car il y énormément de tournages qui se déroulent dans le Nord, aussi bien pour le Cinéma que pour la télévision, mais la plupart du temps, les castings se déroulent à Paris et lorsque le projet démarre, tous les rôles principaux sont déjà choisis. En région, il y a de très bons acteurs mais malheureusement, ils n'ont droit qu'aux figurations et aux petits rôles. Alors, on espère que cette association permettra de faire bouger les choses.

Merci Corinne. Grâce à toi, nous aurons sûrement l'occasion de reparler d' "Acteurs en Nord". A très vite !

 

Propos recueillis par Maryline Richer

Interview du 13 octobre 2010 pour www.citeartistes.com

(Reproduction interdite)

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