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Jean-François GARREAUD

 

Souvenez-vous ! En 2003, Jean-François Garreaud était notre invité. C'était l'époque où La Crim faisait les beaux vendredis soirs de France 2. Au grand regret de nombreux téléspectateurs, La série s'est arrêtée, mais depuis, Jean-François Garreaud n'a cessé de tourner !

Ainsi, on l'a vu récemment sur TF1 dans "Premier Suspect", mais aussi sur France 2 dans "La Pompadour"... On le retrouvera prochainement sur M6 dans "La Lance de la destinée" et dans la série "Duval et Madani". Enfin, il sera de retour dans "Une soirée de polars" le temps d'un épisode de la série "Avocats et Associés".

Jean-François Garreaud a une actualité bien remplie à la télévision mais aussi au Cinéma. Il est actuellement à l'affiche du film "Contre-enquête" aux côtés de Jean Dujardin, sorti en salle le 7 mars 2007.

 

INTERVIEW

Jean-François GARREAUD

Propos recueillis par Maryline Richer   -   Interview du 25 février 2003 pour www.citeartistes.com

 

Les séries policières sont plus que jamais à l'honneur sur le petit écran et sur France 2, une nouvelle saison de "La Crim" vient de démarrer. Voici l'occasion de retrouver Jean-François Garreaud, un comédien au parcours assez impressionnant. Depuis 5 ans, il incarne le commandant Lemarchand. Les histoires policières, les gendarmes, les voleurs, les méchants, les gentils... Des rôles les plus divers, des personnages souvent mystérieux, énigmatiques... Aucune préférence ! L'acteur s'est frotté à tous les genres. C'est un jeu et depuis plus de trente ans, Jean-François Garreaud s'amuse. C'est cependant avec une certaine nostalgie que le comédien évoque ses débuts, ses premiers rôles et le temps où les séries s'appelaient encore "feuilletons". Souvenez-vous: "Fabien de la Drôme", c'était lui ! On l'a vu également dans "L'Esprit de famille", "Les Allumettes suédoises" et tant de téléfilms à succès qui l'ont rendu familier aux yeux des téléspectateurs. Jean-François Garreaud n'est pas seulement un "acteur télé" et il est bon de rappeler qu'au Cinéma, il a tourné aux côtés des plus grands : Henri Verneuil, Claude Sautet, Claude Chabrol, Alain Delon...

 

Comment vous est venue l'envie de devenir comédien ?

- J'ai commencé à travailler à l'âge de 15 ans, après le certificat d'études. J'ai exercé tour à tour plein de petits boulots comme apprenti-carreleur, élève-géomètre, dessinateur, comptable... C'est en 1968 que le déclic s'est produit. Suite aux évènements de l'époque, j'éprouvais comme beaucoup de gens un certain besoin de changement, une envie de basculer dans le rêve. J'ai pris des cours de comédie mais au bout de quelques mois, je décrochais mon tout premier rôle dans un feuilleton qui s'intitulait "Mon seul amour" de Robert Guez. C'était en 1969. J'ai arrêté les cours en me promettant de les reprendre plus tard. Ensuite... Les rôles se sont enchaînés et à mon grand regret, je n'ai jamais pu y retourner.

Quel était votre premier grand rôle ?

- C'était en 1975, un feuilleton qui s'appelait "La pêche miraculeuse" dans lequel j'avais le rôle principal.

Les téléspectateurs se souviennent également de "Fabien de la Drôme", un rôle-tître qui vous a rendu célèbre...

- C'était un peu plus tard, en 1982... Un super souvenir ! Un feuilleton en 7 épisodes de 90 minutes diffusé sur "Antenne 2 !". A l'époque, il n'y avait encore que 3 chaînes et on réalisait 40 à 50% d'audience.

Avez-vous des préférences parmi vos rôles ?

- Oui... Tous ! Chaque tournage est différent.

Parmi toutes les rencontres que vous avez faites depuis le début de votre carrière, quelles sont celles qui vous ont le plus marqué ?

- Parmi tous les "grands" avec qui j'ai eu la chance de travailler à mes débuts, beaucoup ne sont malheureusement plus là aujourd'hui comme Jean Carmet, Yves Montand, Maurice Biraud...  J'ai aussi vécu de vrais moments de bonheur  en tournant avec Claude Chabrol, Alain Delon et tant d'autres...  De vrais professionnels qui savent reconnaître les gens à leur juste valeur, sans aucun à priori envers les "acteurs télé".

Comment s'est faite la rencontre avec  Alain Delon ?

- Je l'ai rencontré sur le film "Le Battant". Delon était à la fois producteur, réalisateur, acteur... C'était formidable de jouer avec lui. Une grande leçon de professionnalisme, de rigueur et de générosité. Je l'ai retrouvé avec plaisir dans "Fabio Montale".

C'est lui qui vous a choisi ?

- Oui. c'était, semble t-il, une évidence pour lui. J'ai d'ailleurs été le dernier informé. J'ai appris que je jouais dans le film seulement 10 jours avant le début du tournage.

Et si vous n'aviez pas été libre ?

- Impossible ! On ne peut pas laisser passer l'occasion de jouer avec le meilleur !!!

Vous jouez dans "La Crim" depuis le premier épisode. Avez-vous envie que l'aventure dure encore longtemps ?

- Oui. J'ai commencé à jouer dès le début de la série. J'étais ravi de retrouver Miguel Courtois qui réalisait les premiers épisodes. J'avais déjà tourné avec lui dans plusieurs téléfilms dont "Les faux frères" et "La Spirale". Au bout de 5 saisons, l'ambiance de "La Crim" est toujours la même. On se connaît tous très bien et on s'amuse beaucoup. Je n'ai donc aucune raison d'arrêter !

Entre le Cinéma, le théâtre et la télévision, avez-vous des préférences ?

- Non mais ma carrière s'est faite essentiellement à la télévision. J'ai tourné environ 160 téléfilms. Je n'ai joué qu'une quinzaine de films pour le Cinéma et une quinzaine de pièces de théâtre. Longtemps, on nous a collés une étiquette d' "acteur télé" et c'était péjoratif. On a trop tendance à oublier que la plupart des acteurs américains ont débuté dans des séries. La télévision est une véritable école de la synthèse immédiate. Les tournages se font dans des délais relativement courts. C'est un travail qui demande donc une vivacité d'esprit que n'ont pas forcément les acteurs de Cinéma qui ne sont pas formés à ce rythme.

Quand on vous propose un rôle, sur quels critères attachez-vous le plus d'importance ?

- A celui qui me propose le rôle, le premier contact !

Que reprochez-vous au métier d'aujourd'hui ?

- Rien ! Le métier s'est adapté à l'air du temps. En revanche, je suis révolté, perturbé par le "casting" tel qu'il se pratique aujourd'hui. Que cette profession qui veut se reconnaître comme telle fasse le ménage dans ses rangs. Je lui reproche le pouvoir nocif qu'elle peut exercer, non pas sur le fait de mettre en avant tel ou tel autre comédien à présenter au réalisateur, mais sur le fait d'écarter d'office des comédiens qui ne collent pas avec l'idée fugace et tout à fait abstraite que l'on peut se faire d'un rôle, en fonction de critères vulgaires, tels que "Trop cher donc très pris !", "Peu payé donc ringard !", "Trop vu à la télé donc lésé !", "Pas assez connu donc ignoré" !", etc... Lorsque j'ai débuté, il y avait moins de dix directeurs de casting et ils étaient exceptionnels... Véritables artistes, ils en avaient l'esprit... Margot Capellier était exemplaire de cet esprit-là et il y a eu à la suite de Margot une "famille de castings", nourrie de cet esprit tout à fait exceptionnel. Certains sont tout simplement devenus agents. Depuis, ça s'est gravement dégradé. Difficile de s'entendre dire que pour la distribution d'un rôle, on a vu "Tout Paris". Non ! Si les essais étaient payés, défrayés, la production exigerait plus de sérieux, plus de professionnalisme et d'audace de la part des castings amateurs aux ambitions convenues.

Qu'auriez-vous envie de dire à un jeune qui veut devenir comédien ?

- Accrochez-vous ! C'est un métier où il faut tout donner mais pas forcément attendre en retour, et quand on a tout gagné, accepter de tout rendre.

Avez-vous des projets ?

- Je ne fais aucun projet. Je n'ai donc jamais de déception.

Votre prochain tournage ?

- Six nouveaux épisodes de "La Crim" seront tournés au printemps, sous la direction de Dominique Guillo.

Alors rendez-vous sur le tournage !

 

 

Propos recueillis par MARYLINE RICHER

Interview du 25 février 2003 pour www.citeartistes.com

 

 

 


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