Et pour
Ruggero Raimondi,
quelle aventure ! Le chanteur avait déjà une expérience de comédien dans "La
Tosca" de Benoît Jacquot. Cette fois, la télévision lui offre un premier
rôle.
"J'ai beaucoup
souffert !!!" me dit avec humour le comédien qui reconnaît avoir travaillé nuit et jour. "Le
français n'étant pas ma langue maternelle, j'avais besoin de travailler
énormément mes textes chaque soir pour être prêt à tourner le lendemain. A
la télévision, il faut travailler très vite ce qui fait toute la difficulté
mais je me suis vite habitué au rythme. Ce tournage a été un grand bonheur.
J'ai adoré jouer avec tous ces acteurs formidables : François Marthouret,
Ludmila Mikaël, Bruno Madinier... et tous les autres !"
Prêt à renouveler
l'expérience d'acteur ?
"Oui...
La prochaine fois, j'aimerais qu'on m'imagine dans un rôle différent... Un vrai rôle de
composition qui m'éloigne le plus possible de mon personnage de chanteur
d'opéra. J'ai pris un énorme plaisir à jouer toutes les scènes violentes et
je pense particulièrement à celles interprétées avec François Marthouret où
tout se passe dans les regards."
Ruggero Raimondi
souhaitait être dirigé par Jacques Otmezguine dont il avait vu deux films :
"Le Rêve d'Esther" et "De feu et de soie". "Jacques aime les acteurs... et
j'ai aimé sa manière de diriger."
Jacques
Otmezguine ne pouvait être
que flatté lorsqu'il a su que le ténor voulait travailler avec lui. Il ne le
connaissait que de réputation. La rencontre a eu lieu quelques mois avant le
tournage et le courant est passé tout de suite, se souvient le réalisateur : "J'aimerais que vous me filmiez comme vous filmez les autres
acteurs" m'a dit Ruggero". Cela ne se refuse pas !"
Pour Jacques
Otmezguine qui a dirigé une quantité d'acteurs, cette nouvelle expérience a
été un vrai bonheur...
" Nous avons
travaillé le rôle ensemble. Je lui envoyais régulièrement des copies du
scénario alors que celui-ci était encore en construction. Il a suivi toute
l'écriture et s'est laissé guider. Il voulait absolument dépasser le rôle du
chanteur et il y est très bien parvenu."
Dans "Le Sanglot des
Anges", Ludmila Mikaël
tient le rôle de l'agent et amène une pointe d'humour à l'histoire. Après
"Le Rêve d'Esther", la comédienne était ravie de retrouver Jacques
Otmezguine et le remercie de lui avoir offert ce personnage de Marlène... "C'est
un rôle assez décalé, où l'on ne m'attend pas ! Je suis très attachée à
cette Marlène..."
"Le Sanglot des
Anges" est avant tout une histoire d'amour, celle de deux hommes liés par un
passé malheureux avec la belle Esther Manet magnifiquement interprétée par
la chanteuse lyrique Caroline
Casadesus qui elle
aussi a pris un énorme plaisir à " faire l'actrice " : " Le Sanglot des
Anges" est un très beau projet qui défend un sujet artistique. Ce qui fait
toute son originalité". Si Caroline Casadesus a choisi de chanter, elle
n'a pas pour autant oublié ses premiers cours de comédie. Elle avait 16 ans
et une prof exceptionnelle, sa grand-mère paternelle, Gisèle Casadesus,
aujourd'hui doyenne des comédiennes. A 94 ans, notons que Gisèle Casadesus
continue sa belle carrière. Elle vient de tourner en Bretagne un court
métrage et enchaînera en juin un nouveau film pour le Cinéma dans lequel
elle interprétera la maman de Jean Reno. Si Caroline n'avait pas eu une
aussi jolie voix, elle aurait certainement suivi ses traces...
En lisant le
scénario du "Sanglot des Anges", Caroline Casadesus a été touchée par le
personnage d'Esther dont elle se sent très proche par ses origines. "C'est
une chanteuse lyrique mais c'est aussi une femme passionnée, comme moi. Le
rôle est court mais intense. Esther est le centre de l'histoire. C'est un
personnage complexe et passionnant".
"Le Sanglot des
anges" est aussi une histoire policière, avec des meurtres, une enquête et
le flic de service est un habitué des grandes sagas :
Bruno Madinier. Déjà, en amont du tournage, il nous
parlait avec enthousiasme de ce projet et de cet inspecteur Berger qu'il a
pris beaucoup de plaisir à composer... : " Rien à voir avec le personnage
de flic que l'on m'a confié dans Dolmen. Celui-ci est issu d'un milieu plus
populaire et va se retrouver dans un univers qui lui est complètement
étranger, l'Opéra. Mon personnage apporte une note de comédie dans cette
histoire de vengeance."
Une histoire qui va,
sans aucun doute, vous tenir en haleine pendant quatre soirées... Bientôt
sur France 2 !